Un stimulant livre d’Elian Cuvillier à relire à Pâques
Étranges témoins de la la Passion
A Pâques, les Églises chrétiennes font mémoire de la mort en croix puis de la résurrection de Jésus-Christ. A cette occasion, on relit les textes de la Passion. Ces derniers relatent en effet l’arrestation, le procès puis la mort sur la croix de Jésus. Dans ce petit livre (paru chez Olivétan en 2008), Elian Cuvillier regarde de plus près certains témoins de la Passion auxquels on ne pense pas forcément en premier. Voilà donc ce petit parcours hors des sentiers battus, toujours d’actualité.
Qui sont ces témoins, autant étranges que suggestifs, de la Passion ?
Comme le précise l’éditeur, « il y a là le jeune homme qui s’enfuit nu, Hérode et Pilate qui se réconcilient, Pilate, sa femme et Barabbas, les larrons crucifiés, les disciples secrets, Nicodème et Joseph d’Arimathée, les femmes qui s’enfuient dans la peur…« . Voilà donc de qui il en retourne précisément:
- Le jeune homme nu (Marc 14,43-52)
- Les amis retrouvés (Luc 23,1-12)
- Le bon, la belle et le truand (Matthieu 27,15-24)
- Janus crucifié (Luc 23,32-43)
- Disciple en secret (Jean 19,38-42)
- L’art de la fugue (Marc 16,1-8)
« Les mettre côte à côte invite le lecteur à porter un regard particulier sur la Passion de Jésus: sur la nudité de l’homme face à la violence, le déni de justice, la lâcheté, la peur, la fuite…. Ces personnages n’ont rien à voir avec nous, et pourtant, à leur insu, ils parlent de nos désirs, nos envies, nos espoirs. Une parole révélatrice et transformatrice« .
A Pâques plus que jamais, la Évangiles nous rappellent le sens de la vie
S’il y a une chose que ces étranges témoins de la Passion vient nous rappeler, c’est que « la Bible est pertinente en ce qu’elle s’occupe d’une chose essentielle pour chacun de nous, à savoir le sens de l’existence humaine dans le monde, devant Dieu et devant les autres » (page 8). Qu’on soit chrétienne ou chrétien engagé ou pas, la Bible et les récits de la Passion en particulier nous questionnent en effet sur le sens de la vie, le bien et le mal, la mort de l’innocent, la peur du présent, le besoin du salut.
Enfin, une postface très suggestive
En conclusion et en guise d’ouverture, Elian Cuvillier aborde la délicate et complexe question du sacrifice de Jésus « pour nous ». Il se demande ainsi si on peut encore prendre ce terme du 1er siècle à notre compte. En effet, le sacrifice, dans la Bible, est un thème très complexe. A ce sujet, on relira avec profit l’interview de Guy Lasserre sur les sacrifices dans l’Ancien Testament, publiée dans notre blog.